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Full text of "État actuel du traitement de la scoliose invétérée par la méthode d'Abbott : thèse présentée et publiquement soutenue devant la Faculté de médecine de Montpellier le 24 juillet 1913"

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UNIVERSITÉ  DE  MONTPELLIER 


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FACULTÉ  DE  MÉDECINE 


ETAT  ACTUEL  DU 


INVÉTÉRÉE 


PAR  LA  MÉTHODE  D’ABBOTT 

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THÈSE 

Présentée  et  publiquement  soutenue  devant  la  Faculté  de  Médecine  de  Montpellier 

Le  24  Juillet  1913 


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Th.  SÉRÉBRENNIKOFF 

Ne4  à Moscou,  le  12  janvier  1890 

POUR  OBTENIR  LE  GRADE  DE  DOCTEUR  D'UNIVERSITÉ 

(MENTION  MÉDECINE 


Examinateurs 
de  la  Thèse 


ESTOR,  Professeur,  Président. 
BAUMEL,  Professeur 
LEENHARDT,  Agrégé  !>  Assesseur 
RICHE,  Agrégé 


MONTPELLIER 

IMPRIMERIE  FIRMIN  ET  MONTANE 

î,  Rue  Ferdinand-Fabre  ci  Quai  du  Verdanson 


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ETAT  ACTUEL 


DU 

TRAITEMENT  DE  EA  SCOLIOSE  INVÉTÉRÉE 

PAR  LA  MÉTHODE  D’ABBOTT 


UNIVERSITÉ  DE  MONTPELLIER 


FACULTÉ  DE  MÉDECINE 


ETAT  ACTUEL  DU 


INVÉTÉRÉE 


PAR  LA  MÉTHODE  D’ABBOTT 


THÈSE 

Tésentée  et  publiquement  soutenue  devant  la  Faculté  de  Médecine  de  Montpellier 

Le  24  Juillet  1913 


PAR 


Th.  SÉRÉBRENNIKOFF 

Né  à Moscou,  le  12  janvier  1890 


POUR  OBTENIR  LE  GRADE  DE  DOCTEUR  D’UNIVERSITÉ 


Examinateurs 
de  la  Thèse 


(mention  médecine) 


ESTOR,  Professeur,  Président. 
BEAUMEL,  Professeur 


LEENHARDT,  Agrégé 
RICHE,  Agrégé 


Assesseurs. 


MONTPELLIER 

IMPRIMERIE  F1RMIN  ET  MONTANE 

3,  Rue  Ferdinand-Fabre  et  Quai  du  Verdanson 


PERSONNEL  DE  LA  FACULTÉ 

Administration 


MM.  MAIRET  (#) Doyen. 

SARDA Assbsseuh. 

IZARD Secrétaire 


Professeurs 

Pathologie  et  thérapeutique  générales 

Clinique  chirurgicale 

Clinique  médicale 

Clinique  des  maladies  mentales  et  nerveuses.. 

Physique  médicale 

Botanique  et  histoire  naturelle  médicales 

Clinique  chirurgicale 

Clinique  ophtalmologique 

Chimie  médicale 

Physiologie 

Histologie 

Pathologie  interne 

Anatomie 

Clinique  chirurgicale  infantile  et  orthopédie... 

Microbiologie. . 

Médecine  légale  et  toxicologie 

Clinique  des  maladies  des  enfants 

Anatomie  pathologique 

Hygiène 

Clinique  médicale N 

Clinique  obstétricale 

Thérapeutique  et  matière  médicale 


MM.  GRASSET  (O*). 
TEDENAT  (ft). 
CARRIEU. 

MAIRET  (#). 
IMBERT. 

GRANEL. 

FORGUE  (*) 

TRUC  (O  #). 
VILLE. 

11EDON. 

VIALLETON. 

DU  CAMP. 

G1L1S  (#). 

ESTOR. 

RODET. 

SARDA. 

BAUMEL. 

BOSC. 

BERT1N-SANS  (H). 

RAUZ1ER. 

VALLOIS. 

VIRES. 


Professeurs  adjoints  : MM.  De  ROU VILLE,  PUECH,  MOURET. 

Doyen  honoraire  : M.  VIALLETON. 

Profes.  honoraires  : MM.  E.  BERTIN-SANS  (#),  GRYNFELTT,  H A MELIN  (#), 

Secrétaire  honoraire  : M.  GOT. 


Chargés  de  Cours  complémentaires 


Clinique  ann.  des  mal.  syphil.  et  cutanées.. 
Clinique  annexe  des  maladies  des  vieillards. 

Pathologie  externe 

Clinique  gynécologique 

Accouchements 

Clinique  des  maladies  des  voies  urinaires... 

Clinique  d’oto-rhino-laryngologie. . . 

Médecine  opératoire 


MM.  VEDEL,  agrégé. 

LEENHARDT,  agrégé. 
LAPEYRE,agr.  l.(ch.  de  c.) 
De  ROU VII  LE,  prof.-adj. 
PUECH,  profes.-adjoint. 
JEANBRAU,  a.  I.  (ch.  de  c. 
MOURET.  profes. -adj. 
SOUBEYRAN,  agrégé. 


MM.  GALA  VIELLE. 
VEDEL. 
SOUBEYRAN. 
GRYNFELTT  (Ed:). 
LAGR1FF0UL. 


Agrégés  en  exercice 
MM.  LEENHARDT. 
GAUSSEL. 

RICHE. 

CABANNES. 

DERRIEN. 


MM.  DELMAS  (Paul). 
MASSABUAU. 
EUZIERE. 
LECERCLE 
LISBONNE(ch.  des  f > 


MM. 


Examinateurs  de  la  thèse  ; 

ESTOR,  professeur,  président.  MM.  LEENHARDT,  agrégé. 
BAUMEL,  professeur.  RICHE,  agrégé. 


La  b acuité  de  Médecine  de  Montpellier  déclare  que  les  opinions  émises  dans  les  disserta- 
tions  qui  lui  sont  présentées  doivent  être  considérées  comme  propres  à leur  auteur  et  qu’elle 
o’ontond  leur  donner  ni  approbation,  ni  improbation 


A MONSIEUR  LE  PROFESSEUR  ESTOR 

PROFESSEUR  DE  CLINIQUE  CHIRURGICALE  INFANTILE 
ET  d’oRTUOPÉDIE 
A L’UNIVERSITÉ  DE  MONTPELLIER 

Qui  a bien  voulu  accepter  de  présider 
le  Jury  de  notre  thèse. 


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TH.  SËRËBRENNIKOFF. 


A N OTB K .ICBY 


DK  Tl  1 K S H : 


i 

MONSIEUR  UE  DOCTEUR  ISAUMEI. 

PROFESSEUR  DE  Cl. INIQUE  INFANTILE  A LA  FA  CUL  TÉ  DE  MON  1 PISLUER 


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MONSIEUR  LE  DOCTEUR  LEENHARDT 


PROFESSEUR  AGRÉGÉ  A I A FACULTÉ 


MON  SI  K U R LE  DOCTEUR  RICHE 

PROFESSEUR  AGRÉGÉ  A LA  FACULTÉ 


TU 


S ÉKË  B H E N N I KO FF . 


INVÉTÉRÉE 

PAR  LA  MÉTHODE  D’ABBOTT 


Le  traitement  de  la  scoliose  mobile , c’est  à dire  de  la 
scoliose  au  premier  ou  au  deuxième  degré,  est  assez  connu 
pour  permettre  d’arriver  à des  résultats  satisfaisants. 

11  n’en  est  plus  de  même,  en  ce  qui  concerne  les  sco- 
lioses du  troisième  degré  ou  scolioses  fixées. 

En  effet,  dans  les  scolioses  mobiles,  le  « trépied  théra- 
peutique » de  Lange  permet  de  : 


1°  Fortifier  les  muscles  du  côté  convexe  par  la  gym- 
nastique ; 

Empêcher  les  raideurs  causées  par  la  rétraction  des 
ligaments  du  côté  concave  ; 
d°  Corriger  les  déformations  des  vertèbres. 

La  gymnastique  simple,  ou  avec  résistance  de  l’ortho- 


— 12  — 


pédiste  ou  avec  l’aide  d’appareils  ; la  suspension  ; la  plan- 
che orthopédique  ; le  massage  ; l’électrisation  ; les  corsets 
sont  autant  de  moyens  utilisés. 

Soignée  au  début,  soignée  avec  persévérance  et  bien 
surveillée,  une  scoliose  non  lixée  peut  être  guérie  avec  un 
excellent  résultat  ou  très  améliorée,  suivant  le  degré 
très  variable  des  lésions. 

11  n’en  va  pas  de  même,  en  ce  qui  concerne  les  sco- 
lioses fixées,  du  troisième  degré. 

Les  traitements  les  plus  divers  n’ont  donné  que  des 
échecs  ou  tout  au  plus  des  améliorations  seulement. 

Calot  essaya  de  redresser  les  scoliotiques  par  une  com- 
pression de  la  gibbosité  sous  l’anesthésie  générale.  Cette 
méthode  brusque,  après  avoir  donné  des  accidents,  est 
abandonnée  actuellement. 

L’opération  de  Volkman  reprise  par  Casse  et  Hoffa  est 

abandonnée  également.  Cette  intervention  consistait  en  la 

/ . 

résection  de  la  gibbosité  costale.  On  conçoit  parfaitement 
qu’elle  ne  soit  plus  utilisée. 

Le  massage  est  très  employé,  surtout  si  des  douleurs 
vives  existent.  C’est,  une  excellente  méthode  mais  qui 
n’exerce  aucune  action  curative,  ce  n’est  qu’une  thérapeu- 
tique symptomatique  sans  effet  sur  la  maladie. 

La  méthode  la  plus  utilisée  par  les  praticiens,  c’est  le 
corset,  ici  encore,  il  s’agit  d’un  traitement  palliatif  et  non 
curateur,  sur  lequel  nous  n’insisterons  pas. 

Les  chirurgiens  utilisent  le  redressement  lent,  obtenu 
grâce  à une  compression  pratiquée  au  niveau  des  fenêtres 
d’un  appareil  plâtré. 

Calot  pratique  cette  compression  en  ménageant  dans 
un  plâtré  des  fenêtres  au  niveau  desquelles  des  carrés 
d’ouate  appliqués  permettent  d’obtenir  une  compression 
facile,  élastique,  méthodique,  progressive. 


O 


- 13  — 

Perdu  remplace  l’ouate  par  un  compresseur  en  caout- 
chouc dans  lequel  il  injecte  tous  les  jours  de  la  glycérine. 

Mencière  utilise  un  compresseur  constitué  par  une 
pelote  pneumatique  placée  dans  un  appareil  spécial  . 1 au- 
tomodeleur. 

Il  associe  à cette  compression,  1 emploi  d exeicices  de 
gymnastique  respiratoire. 

D’autres  auteurs  conseillent  comme  dans  le  mal  de 
Pott  le  repos  au  lit  dans  le  décubitus  dorsal  et  le  port 
d’un  corset. 

La  soustraction  du  rachis  a 1 action  de  la  pesanteui, 
évite  ainsi  l’augmentation  delà  bosse  scoliolique. 

Mais  une  phrase  de  A.  Mouchet  résume  bien  tout  l’es- 
poir de  la  thérapeutique  dans  les  scolioses  fixées,  graves 
du  troisième  degré.  « Lorsque  la  scoliose  est  arrivée  a ce 
degré,  nous  n’avons  plus  qu’une  ambition  : empêcher  la 
difformité  d’augmenter  ». 

On  conçoit  combien  une  thérapeutique  aussi  décevante 
a dù  susciter  de  travaux.  La  bibliographie  du  traitement 
de  la  scoliose  est  considérable  et  cependant  les  résultats 
obtenus  étaient  peu  de  chose. 

Actuellement,  un  professeur  de  Portland  (Maine.  (J.S.A) 
jouit  d’une  notoriété  mondiale  grâce  aux  résultats  que 
permet  d’obtenir  une  nouvelle,  méthode  de  traitement  de 
scolioses  invétérées. 

Les  publications  enthousiastes  de  tous  ceux  qui  ont  vu 
ces  résultats  et  expérimenté  eux-mêmes  la  méthode  nous 
incitent  à étudier  ce  nouveau  mode  de  traitement. 

Nous  remercions  tout  particulièrement  notre  maître, 
M.  le  professeur  Estor,  d’avoir  bien  voulu  attirer  notre 
attention  sur  la  méthode  d’Abbott  ; il  nous  a donné  un 
sujet  de  thèse  très  intéressant,  il  a droit  à toute  notre 
gratitude. 


O 


HISTORIQUE 


La  méthode  d’Abbott  est  de  date  toute  récente. 

La  première  publication  d’Abbott  ne  date  en  effet  que 
delà  fin  de  1911.  Elle  parut  dans  le  New-York  Medical 
Journal.  Encore  cet  article  ne  contenait-il  que  des  géné- 
ralités. 

11  faut  arriver  en  avril  1912  pour  trouver  dans  la  même 
publication  la  première  description  de  la  technique 
d’Abbott. 

Le  docteur  Calvé,  deBerck,  qui  se  trouvait  en  Amérique 
en  1911,  raconte  qu  il  remarqua  une  incrédulité  générale; 
la  majorité  des  chirurgiens  orthopédistes  américains 
étaient  nettement  hostiles  au  nouveau  procédé  thérapeu- 
tique. 

Mais  peu  à peu,  dit-il,  une  transformation  s’opéra 
dans  l’esprit  du  public  qui  étudia  de  plus  près  cette  mé- 
thode intéressante. 

« Devant  cet  enthousiasme  croissant  et  réfléchi,  je  me 
décidais,  avec  l’aide  du  docteur  Lamy,  à entreprendre  le 
traitement  de  certaines  formes  graves  de  scoliose  par  la 
méthode  d Abbott.  Ce  lurent  lespreinières  tentatives  faites 
sinon  en  Europe  (R.  Jones  de  Liverpool  avait  déjà  deux 


16 


ou  trois  malades  en  traitement)  du  moins  en  France  » 
(Calvé). 

Le  docteur  Lance,  appliqua  aussi  la  méthode  à quel- 
ques cas.  Il  vient  de  présenter  quelques  résultats  ?»  la 
Société  de  Pédiatrie  dans  la  séance  du  10  juin  1913. 

Le  9 novembre  1912,  Calvé  et  Lamy  publient  dans  le 
Paris  Médical  une  description  de  la  méthode,  accompa- 
gnée de  photographies  de  malades  en  traitement. 

Un  certain  nombre  de  malades  furent  ensuite  présentés 
à des  sociétés  savantes  par  Lamy  (Soc.  de  Pédiatrie, 
novembre  1912)  Lance,  Calvé  (Soc.  del’lnternal,  novem- 
bre 1912'. 

En  mars  1913,  le  professeur  Abbott  vint  en  France 
exposer  sa  méthode  au  Congrès  de  l’Education  Physique 
(Paris,  19  mars  1913).  Il  se  rendit  ensuite  en  Allemagne 
au  Congrès  de  la  Société  Allemande  de  Chirurgie  Ortho- 
pédique (Berlin,  24  mars  1913, 

On  trouve  actuellement  un  certain  nombre  d’articles  qui 
considèrent  surtout  les  indications  de  la  méthode,  l’exposé 
technique  de  la  cure,  la  présentation  de  malades  en  trai- 
tement plutôt  que  des  résultats  personnels. 

Nous  citerons  les  articles  de  Fouchet  parus  dans  le 
Journal  des  Praticiens  et  dont  dernièrement  l’article  de 
Grisel  in  Revue  d’Orthopédie  qui  met  en  garde  les  auteurs 
contre  un  enthousiasme  un  peu  prématuré..  La  méthode 
est  en  effet  toute  récente,  il  faut  pour  juger  de  sa  valeur 
tabler  sur  un  grand  nombre  de  cas  traités  et  traités  depuis 
longtemps  déjà. 


/ 


INDICATIONS 


[.a  méthode  l’Abbott  est  indiquée  dans  tous  les  cas  de 
scoliose  ancienne  invétérée,  dans  toutes  les  scolioses  dans 
lesquelles  tous  les  traitements  classiques  n’ont  donné 
aucun  résultat.  « Dans  le  troisième  degré,  enfin,  le  rachis 
ne  peut  plus  être  redressé;  la  difformité  est  très  accen- 
tuée et  définitive.  La  saillie  dorsale  du  côté  convexe  forme 
une  véritable  gibbosité  occupant  quelquefois  la  totalité 
de  la  hauteur  du  thorax  et  présentant  la  forme  soit  d’une 
arête  vive,, soit  d’une  « côte  de  melon  ».  Le  tronc  peut  se 
trouver  ainsi  déjeté  à droite  sur  le  bassin  et  celui-ci  peut 
paraître  surélevé  à gauche,  formant  une  saillie  considé- 
rable, surmontée  d’une  encoche.  (Mouchet)  ». 

Il  taut  tout  de  même  distinguer  plusieurs  cas,  car  toutes 
les  scolioses  ne  sont  pas  identiques.  11  faut  séparer:  les 
scolioses  que  l’on  peut  en  partie  corriger  à l aide  de 
moyens  simples  ou  d appareils  plus  ou  moins  complexes; 
les  scolioses  fixées  qu’il  est  impossible  de  réduire  et  les 
scolioses  soudées  qui  présentent  les  lésions  les  plus  graves 
et  opposent  la  résistance  la  plus  grande  à toute  thérapeu- 
tique. 

Nous  verrons  plus  loin  que  des  accidents  mortels  ont 


pu  survenir  dans  l'application  de  la  méthode  à certains 
cas,  dans  lesquels  la  soudure  des  corps  vertébraux  empê- 
chait une  correction  réelle  remplacée  par  des  courbures 
de  compensation.  La  courbure  primitive  persistant  peut 
venir  dans  ce  cas  comprimer  les  viscères  et  produire  de 
graves  accidents. 

Le  professeur  Abbott,  depuis  ces  accidents,  redoute 
ces  formes  avancées,  en  particulier  les  scolioses  à grande 
difformité  dont  la  convexité  est  tournée  vers  la  gauche. 

Les  indications  de  la  méthode  d’Abbott  ne  sont  pas 
encore  posées  avec  précision  aussi  comme  le  fait  remar- 
quer Grisel,  ce  nouveau  mode  de  traitement  s’adresse-t-il 
réellement  à toutes  les  scolioses,  qu’elles  soient  essen- 
tielles. paralytiques,  congénitales,  ou  encore  cervico- 
dorsales,  dorsales,  lombaires? 

« Le  travail  initial  du  docteur  Abbott  favorise  cette 
confusion,  puisque  les  dix  premiers  cas  traités  compren- 
nent deux  scolioses  congénitales,  une  rachitique,  cinq 
professionnelles  ou  habituelles,  deux  paralytiques,  qui  se 
répartissent  en  six  dorsales  droites,  deux  dorsales  gau- 
ches, une  gauche  totale,  une  lombaire  gauche.  11  n’y  a 
pas,  on  le  voit,  de  contre-indication  du  fait  étiologique  et 
comme  il  n’est  pas  fait  mention  de  scolioses  cervico- 
dorsales,  on  peut  penser  que  cette  fois  encore  cette 
fâcheuse  localisation  de  la  scoliose  ne  bénéficiera  pas 
d’un  nouveau  traitement  (Grisel)  ». 


19'  — 


TECHNIQUE 


En  quoi  consiste  donc  la  méthode  d’Abbott  ? 

Elle  repose  sur  les  deux  principes  suivants  (Calvé)  : 

1°  Les  mouvements  de  torsion  et  de  détorsion  s’efïec- 
tuenl  avec  plus  d’amplitude  quand  le  tronc  est  fléchi  en 
avant  : 


2°  Si,  dans  une  scoliose,  on  porte  fortement  en  avant 
et  en  haut  l épaule  du  côte  .opposé  a la  voussure  costale , 
on  obtient  une  diminution  plus  ou  moins  marquée,  de 
cette  déformation. 

Il  est  donc  nécessaire  pour  corriger  la  scoliose  : de 
faire  pencher  fortement  en  avant  le  tronc  de  l’enfant,  on 
réduit  ainsi  la  rotation  vertébrale  ; en  tirant  en  avant  et 
en  haut  l’épaule  du  côté  opposé  à la  saillie  costale,  et  en 
pressant  sur  les  côtes,  on  corrige  cette  saillie. 

H est  possible  d’exagérer  cette  correction  et  même, 
pour  obtenir  un  résultat  favorable,  on  doit  arriver  à l’hy- 
percorrection. 

Cette  hypercorrection  obtenue,  il  faut  la  maintenir  et 


- 20  - 

le  moyen  le  plus  simple  et  le  plus  efficace  est  constitué 
par  l'appareil  plâtré. 

L’hypercorrcction  obtenue,  on  appliquera  donc  un 
grand  plâtré  du  tronc,  s’étendant  des  épaules  aux  crêtes 
iliaques  sur  lesquelles  l’appareil  est  moulé. 

On  doit  laisser  cet  appareil  environ  six  semaines,  au 
bout  desquelles  l’hypercorrection  est,  en  général,  obtenue. 

Pour  conserver  les  résultats  acquis  on  fait  porter 
encore  pendant  quelques  mois  un  corset  amovible,  semi- 
rigide. 

Quelques  mouvements  de  gymnastique  complètent  la 
cure. 

Mais,  pour  pouvoir  appliquer  l’appareil  plâtré,  néces- 
saire pour  maintenir  l’hypercorrection,  on  comprend  qu’il 
est  utile  d’avoir  à sa  disposition  un  dispositif  spécial, 
permettant  de  saisir  en  quelque  sortecette  hypercorrec- 
tion. 

Le  professeur  Abbott  utilisait  une  table  spéciale  qu’il 
décrivit  dans  ses  premières  publications.  Depuis,  il  a jugé 
ce  matériel  comme  insuffisant  et  il  se  sert  actuellement 
d’un  nouveau  modèle.  Il  s’agit  d’un  grand  cadre  métalli- 
que constitué  par  des  barres  parallèles.  Au  milieu  de  ce 
cadre  se  trouve  un  hamac  sur  lequel  est  couché  le  malade. 

Ce  hamac  n’est  pas  rectangulaire,  il  a la  forme  d’un 
trapèze. 

Voici  la  description,  donnée  par  Calvé  et  Lamy,  de 
cette  ingénieuse  disposition  : 

Pour  obtenir  la  détorsion  des  vertèbres,  Abbott  a trouvé 
une  solution  qui  ne  manque  pas  d’élégance.  11  prend  une 
étoffe  souple,  inextensible,  sans  couture  et  sans  aspérités 
car  elle  restera  sous  le  plâtre,  dont  il  découpe  un  morceau 
rectangulaire,  un  peu  moins  long  que  l’enfant  et  de  la 


largeur  de  ses  épaules  environ.  On  en  fait  sauter  tout  un 
coin  par  une  section  à 45°  passant  par  le  côté  opposé. 

On  obtient  ainsi  un  trapèze  rectangle  dont  on  fixe  les 
deux  petits  côtés  sur  deux  barres  situées  parallèlement 
sur  le  cadre  de  la  table  orthopédique.  Cette  étoffe  doit 
être  solidement  lixée,  car  c’est  elle  qui  supportera  le  poids 
du  sujet. 

Les  deux  barres  sont  écartées  au  maximum  pour  tendre 
l’étoffe,  mais,  comme  elles  sont  parallèles,  seule  la  petite 
base  du  trapèze  est  tendue,  la  grande  base  reste  flottante. 

On  couche  l’enfant  dans  celte  espèce  de  hamac.  On  place 
la  convexité  scoliolique  du  côté  le  plus  court.  Une  sangle 
molle,  passée  sous  la  tête  et  une  autre  sous  les  fesses, 
maintiendront  sur  un  même  plan  horizontal  les  extrémi- 
tés du  tronc. 

Le  poids  seul  du  corps  suffit  à fléchir  la  colonne  cervi- 
cale en  avant.  On  accentue  cette  cyphose  en  élevant  les 
cuisses  et  les  jambes  que  l’on  fixe  en  haut  de  la  table  par 
un  système  de  courroies. 

11  est  alors  remarquable  de  voir  combien,  dans  cette 
position,  sans  aucune  manœuvre  de  force,  la  courbure 
scoliolique  a tendance  à se  redresser. 

On  sent  que  la  colonne  vertébrale  se  redresse,  souvent 
même  devient  légèrement  convexe  en  sens  inverse  de  la 
déformation. 

On  tixele  bassin  par  des  lacs  passés  autour  des  cuisses, 
pour  qu’il  ne  soit  pas  entraîné  par  les  tractions  que  sup- 
porteront les  autres  parties  du  trône. 

Si  nous  supposons  une  scoliose  à convexité  droite,  on 
lixe  1 épaule  gauche  en  tirant  sur  elle  en  avant  (pour 
accentuer  la  flexion  et  la  détorsion)  et  un  peu  en  dehors 
(pour  contrebalancer  les  autres  tractions). 

L épaule  droite  est,  au  contraire,  fixée  en  bas  et  en 


arrière.  Il  faut  diminuer  de  longueur  le  coté  convexe  du 
tronc  et  allonger  le  côté  concave. 

Enlin,  une  traction  puissante  est  opérée  sur  les  côtes 
droites.  Celte  traction  ne  doit  passe  borner  à une  sim- 
ple pression  d’arrière  en  avant  : dans  cette  position,  en 
effet,  on  obtient  bien  un  redressement  de  la  colonne  verté- 
brale ; on  peut  même  faire  passer  la  convexité  de  droite 
à gauche,  mais  on  n’obtient  pas  le  terme  ultime  et  néces- 
saire à la  guérison  définitive,  qui  est  la  détorsion . Abbott 
attribue  quelques-uns  de  ses  insuccès  du  début  à l’inob- 
servancede  ce  principe  fondamental». 

Ce  point  est  difficile  à réaliser  car  les  tractions  très 
fortes  sont  mal  supportées.  Abbott  attachait  des  poids  de 
25  kilogrammes  et  même  jusqu’à  50  kilogrammes  à une 
large  bande  qu’il  avait  préalablement  enroulée  autour  du 
corps. 

On  comprend  la  douleur  que  de  semblables  tractions 
causaient  au  patient. 

On  peut,  pour  diminuer  la  douleur  causée  par  cette 
pénible  manœuvre,  placer  des  lames  de  feutre  super- 
posées (Abbott). 

Calvé  utilise  une  bande  fixée  au  bâti  de  la  table.  La 
traction  doit  être  énergique. 

Le  malade  étant  ainsi  placé  en  bonne  position,  on  fixe 
la  correction  dans  un  appareil  plâtré  qui,  en  bas,  se  moule 
sur  les  crêtes  iliaques  et  sur  le  sacrum.  Le  pôint  d’appui 
pubien,  utilisé  dans  le  mal  de  Potl,  doit êtr^' supprimé  ici 
car  le  tronc  doit  pouvoir  se  fléchir  en  avant.  En  haut  l’ap- 
pareil plâtré  doit  repousser  en  haut  et  en  avant  l’épaule 
qui  était  abaissée,  mais  il  n’est  pas  nécessaire  de  le  faire 
remonter  au-dessus  des  épaules. 

Le  plâtre,  une  fois  sec,  on  coupe  les  lacs  et  on  régula- 
rise les  bords,  en  particulier  au  niveau  du  creux  axillaire. 


Lorsque  le  plâtre  est  bien  sec,  et  on  attendra  pour  cela 
un  jour  ou  deux,  on  pratique  des  fenêtres.  Une  fenêtre 
très  large  est  pratiquée  au  niveau  de  la  partie  du  thorax 
qui  doit  devenir  convexe  (ouverture  dans  le  flanc  gauche 
pour  une  scoliose  à convexité  droite  ; elle  doit  être  large- 
ment pratiquée)  s’étendant  : en  arrière,  presque  jusqu  à la 
ligne  médiane,  en  bas)  au  dessous  du  bord  inférieur  des 
fausses  côtes,  en  avant,  elle  s’arrêtera  entre  la  ligne  axil- 
laire antérieure  et  le  sternum  ; en  haut,  elle  respecte  une 
bande  de  plâtre  nécessaire  à la  solidité  de  l’appareil  et  au 
maintien  de  la  correction. 

Le  thorax  vient  faire  saillie  au  niveau  de  la  fenêtre,  à 
chaque  mouvement  respiratoire,  le  mouvement  d expan- 
sion de  la  cage  thoracique  viendra  augmenter  progressi- 
vement la  correction. 

Une  petite  fenêtre  ventrale  permet  d’enlever  les  lacs 
qui  sont  inutiles  et  peuvent  devenir  une  gêne  ou  même 
blesser  le  sujet. 

En  avant,  on  pratiquera  de  pari  et  d’autre  de  la  ligne 
médiane,  deux  ouvertures  hautes  et  étroites.  Elles  per- 
mettent d’améliorer  la  correction  grâce  à une  compression 
méthodiquement  obtenue  à l’aide  de  paquets  de  feutre  ou 
d’ouate  introduits  par  ces  fenêtres. 

« Pour  le  professeur  Abbott,  celle  correction  par  les 
mouvements  respiratoires  el  la  compression  est  au  moins 
aussi  importante , sinon  plus,  que  celle  obtenue  au  moment 
de  l’application  du  plâtre.  » 

Le  plâtre  terminé,  le  tronc  doit  avoir  l’attitude  suivante 
(Calvé  et  Lamy)  : 

Flexion  en  avant  très  prononcée  ; 

Projection  en  haut  et  en  avant  de  l’épaule  qui  était 
abaissée  ; 


Déjet temen l en  dehors  très  accentué  des  côtes,  primiti  - 
vement  déprimées  ; 


Triangle  Ihoraco  brachial  li*ès  accentué  du 
siégeait  la  convexité. 


côté 


où 


Conduite  à tenir  après  la  réduction. 

Le  plâtre  rnis  en  place,  sec  et  fenêtré,  le  sujet  devra  le 
garder  six  semaines. 

Non  seulement  l’appareil  ne  l’empêchera  pas  de  mar- 
cher, mais  il  lui  est  encore  recommandé  de  se  donner 
beaucoup  de  mouvement. 

L’appareil  après  accoutumance,  c’est  à-dire,  après  deux 
ou  trois  jours  est  bien  supporté. 

Au  bout  de  six  semaines  à deux  mois  l’appareil  est 
enlevé  et  l’on  remarque  alors  que  si  la  correction  a été 
bien  faite,  la  scoliose  a changé  de  côté. 

Si  la  position  est  bonne  et  elle  n’est  satisfaisante  que 
s’il  y a hypercorreclion,  le  traitement  est  simple. 

On  n’a  plus  à appliquer  d’appareil  plâtré,  mais  il  est  bon 
de  faire  porter  un  corset  amovible  en  celluloïd  qui  main- 
tiendra l’effet  obtenu. 

Cet  appareil  sera  enlevé  de  temps  en  temps  pour  faire 
faire  au  sujet  des  exercices  de  gymnastique  respiratoire. 
Le  massage  est  également  à conseiller. 

Bientôt  les  muscles  voient  revenir  leur  tonicité  et  le 
corset  devient  inutile  ; la  guérison  est  complète. 

Mais  ce  résultat  n’est  pas  toujours  obtenu  par  une  seule 
application  de  la  méthode  et  dans  quelques?  cas,  on  est 
obligé  de  refaire  un  nouvel  appareil. 

Lorsqu’un  auteur  essaye  la  méthode  d’Abbott  il  peut 
avoir,  au  début,  de  ces  corrections  insuffisantes,  car  il  est 
nécessaire  d’utiliser  une  technique  des  plus  précises  et  le 


25 


moindre  détail  d’application  peut  compromettre  le  résul- 
tat final. 

Donc,  un  défaut  de  technique  peut  nous  obliger  à 
refaire  la  correction. 

Une  scoliose  sortie  de  l’appareil  plâtré  après  traite- 
ment complet  peut  paraître  au  vulgaire  complètement 
guérie  et  cependant  ne  pas  satisfaire  le  praticien.  C’est 
que,  en  effet,  la  scoliose  ne  doit  pas  être  seulement 
corrigée,  mais  la  colonne  vertébrale,  si  l’on  désire  obte- 
nir un  résultat  durable,  doit  être  placée  en  hypercorrection. 

11  faut,  en  quelque  sorte,  que  la  déviation  soit  passée 
du  côté  opposé. 

Il  ne  faut  absolument  pas  se  contenter  d’un  résultat 
approximatif,  mais  obtenir  cette  hypercorrection  et  refaire 
un  nouvel  appareil  plâtré,  si  la  colonne  est  dans  la 
rectitude. 


Nous  avons  exposé  un  peu  longuement  cette  technique  ; 
en  voici  un  rapide  et  clair  résumé  donné  par  Grisel  : 

« Le  Dr  Ldville  Gérard  Abbott,  chirurgien  orthopédiste 
à 1 Hôpital  Général  du  Maine,  après  avoir  étudié  pendant 
douze  ans  la  mécanique  physiologique  du  rachis  et  les 
modifications  qu  y apporte  la  scoliose,  a reconnu  que  les 
défoi  mations  scohotiques  ne  pouvaient  être  corrigées  que 
grâce,  a 1 immobilisation  du  tronc  dans  une  position 
d hypercorrection,  et  que  cette  hypercorrection  n’était 
obtenue  que  dans  la  position  de  flexion  forcée  du  tronc 
en  avant.  Cette  inflexion  thoracique  antérieure,  cette 
i o la  lion  vertébrale  capable  d 'effacer  la  gibbosité  costale 
pathologique  et  d’en  déterminer  une  autre  physiologique 
du  côté  oppose,  sont  réalisées  au  moyen  d’un  cadre  spé- 
cial où  le  malade  repose  les  membres  inférieurs  forte- 
ment i élevés,  le  tronc  s enroulant  de  lui  même,  grâce  à 
l inégale  tension  des  bords  d un  hamac  sur  lequel  il 


— 26 


repose.  L’appareil  plâtré  qui  immobilise  le  malade  dans 
cette  situation  nouvelle  est  fenêtré  du  côté  où  doit  se 
faire  l’hypercorrection  et  aussi  du  côté  de  la  difformité 
primitive  pour  en  accentuer  la  disparition  au  moyen  de 
lames  de  feutre  surajoutées  et  progressivement  compres- 
sives. Dans  cette  attitude  d’inflexion  antéro  latérale,  le 
malade  reprend  sa  vie  habituelle,  afin  que,  suivant  la  loi 
de  Julius  Wolff,  les  vertèbres,  les  côtes,  les  ligaments 
du  rachis,  s’adaptent  aux  nouvelles  conditions  statiques 
qui  leur  sont  imposées  et  se  corrigent  par  là  même  de 
leurs  déformations  scoliotiques  primitives.  Après  un 
temps  variable,  mais  qui  n’a  été  souvent  que  de  deux  à 
trois  semaines,  le  corset  plâtré  est  enlevé  et  le  malade 
apparaît  avec  une  scoliose  d’hypercorrection,  inverse  de 
la  primitive,  qui  s’efface  progressivement,  grâce  aux 
exercices  habituels  de  la  gymnastique  orthopédique  et  au 

corset  de  soutien  en  celluloïd.  >; 

/ * 


) 


RÉSULTATS 


\ 

1°  Comment  agit  la  méthode?  Tout  le  monde  n’est  pas 
encore  d’accord  sur  ce  point. 

Pour  le  professeur  Abbott,  c’est  une  méthode  de  connec- 
tion réelle.  Pour  lui  la  courbure  a changé  de  côté,  la  mé- 
thode agit  sur  elle  et  non  pas  sur  les  points  voisins  de  la 
colonne,  il  y a nesliliilio  ad  inlegrum. 

Pour  d autres  auteurs,  la  méthode  d’Abbott  agirait  par 
compensation.  La  courbure  primitive  ne  serait  pas  modi- 
fiée, mais  il  se  formerait  au  dessus  et  au-dessous  d’elle 
des  courbures  nouvelles  de  compensation  rétablissant  par 
leurs  courbes  opposées  la  rectitude  générale  du  rachis. 

Comme  le  lait  fort  justement  remarcjuer  Calvé,  un  mé- 
canisme unique  ne  peutêtre  admis.  Dans  quelques  cas, 
il  existe  des  scolioses  soudées,  dans  lesquelles  une  véri- 
\ o S'e  osseuse  unit  plusieurs  vertèbres  (HofTa, 
Albert,  Lorenz,  etc. bon  conçoit  que desemblables  lésions 
ne  puissent  être  corrigées.  Suivant  les  lésions,  la  mé- 
thode d Abbott  paraît  donc  soit  donner  une  correction 
réelle,  soit  une  compensation. 

Celle  distinction  ne  présente  pas  qu’un  intérêt  théo- 
Uque.  Si,  en  eltet,  sous  1 action  des  manœuvres  violentes 


<]iie  préconise  le  docteur  Abbott,  la  courbure  n'est  que 
compensée,  sa  persistance,  même  en  une  région  limitée, 
forme  un  véritable  heurtoir  sur  lequel  les  organes  thora- 
ciques, en  particulier  le  cœur,  pris  entr’ellc  et  les  côtes, 
peuvent  venir  s’écraser,  ce  qui  ne  se  produirait  pas  si  la 
correction  était  réelle.  C’est  dans  ce  l’ait  qu’il  faut  proba- 
blement trouver  l’explication  des  deux  cas  de  mortquele 
docteur  Abbott  a eus  dans  sa  pratique. 

C’est  également  ce  qui  doit  faire  établir  une  limite  dans 
l’emploi  de  cette  méthode  (Calvé)  ». 

Nous  avons  indiqué  déjà  que  le  docteur  Abbott  depuis 
ces  cas  malheureux  redoute  certaines  scolioses,  en  parti- 
culier les  scolioses  à grande  difformité  dont  la  convexité 
est  tournée  vers  la  gauche. 


2*  Résultats.  - Pour  juger  avec  fruit  une  méthode  thé- 
rapeutique quelconque,  il  faut,  surtout  en  orthopédie,  en 
rechercher  les  résultats  éloignés.  ^ 


Or,  il  s’agit  ici  d’une  méthode  de  date  récente.  La  pre- 
mière description  du  procédé  d’Abbott  date  du  L2  avril 
1912.  Un  certain  temps  a été  nécessaire  à la  diffusion  de 
la  méthode  et  les  premiers  essais  n’ont  été  faits  en  géné- 
ral que  par  ceux  qui  ont  pu  assister  aux  applications  de 
la  méthode  par  son  auteur  lui-même  en  Amérique  ou  lors 
de  son  passage  en  Europe. 

De  plus,  le  traitement  est  lui- même  assez  long  ce  qui 
fait  que  les  documents  sur  lesquels  on  pourrait  se  taire 
une  opinion  nette  sont  peu  abondants. 

Calvé  qui  a bien  étudié  la  méthode  avec  le  professeur 
Abbott  et  plusieurs  orthopédistes  américains  nous  avoue 
que  la  méthode  a une  grande  valeur.  Un  certain  nombre 
d’orthopédistes  américains  partagent  sa  conviction,  en 


— 59  - 

particulier,  MM  Peckam  (Providence)  Fitzsimmons  (Bos. 
ton),  Forbes  (Montréal),  Gaenslen  (Milwaukee). 

Mais  Calvé  ajoute  : « Il  est  de  toute  nécessité  de 
s’appuyer  sur  des  documents  précis.  Les  photographies 
ne  suffisent  pas;  il  faut  que  chaque  malade  soit  étudié 
avant,  pendant  et  après  le  traitement  a l’aide: 

» 1°  De  radiographies  prises  dans  plusieurs  plans  de 
façon  à éviter  les  erreurs  de  projection  qui,  d’une  ligne 
courbe  peuvent  faire  une  ligne  droite  ; 

» 2°  De  mensurations  an  cyrtomètre  de  chaque  côté  du 
thorax  ; 

» 3°  De  l’élude  de  l'amplitude  respiratoire  de  chaque 
poumon  ; 

» 4°  De  moulages  sériés  par  des  coupes  selon  un  axe 
perpendiculaire  à l’axe  du  corps. 

» Même  en  s’entourant  de  toutes  ces  précautions,  il 
faudra  suivre  pendant  de  longues  années  les  malades 
traités  parla  méthode  d’Abbott  avant  de  se  prononcer  déti- 
nilivemenl  sur  sa  valeur  réelle.  » 

Pour  Calot,  les  résultats  obtenus  jusqu’à  ce  jour 
n étaient  pas  brillants.  « Mais  voici  qu’une  ère  nouvelle 
s ouvre  devant  nous  avec  le  professeur  Abbott  qui  nous 
apporte  la  solution  tant  cherchée  de  ce  problème  théra- 
peutique. 

» ht  sa  méthode,  nous  sommes  le  premier  à le  recon- 
naître, vaut  mieux  beaucoup  mieux  que  la  nôtre  : 

F Par /a  qualité  de  ses  résultats  qui  touchent  à la  per- 
fection ou  même  l’atteignent; 

» 2°  Par  le  temps  beaucoup  moindre  que  demande 
Abbott  (un  an  au  lieu  de  deux  ou  trois  ans  ;) 


- 30  - 

» 3°  Par  les  détails  de  son  traitement  moins  ennuyeux 
que  le  nôtre  pour  les  malades,  puisque  son  traitement  se 
fait  sans  chloroforme,  sans  grand  plâtre,  sans  obligation 
du  repos  au  lit  continu,  les  malades,  avec  sa  méthode, 
sont  autorisés  à marcher. 

'»  A celle  méthode  d’Abbott,  nous  avons  cru  dès  la  pre- 
mière heure  parce  que  les  principes  sur  lesquels  il  s’ap- 
puie sont  justes  et  les  résultats  déjà  obtenus  par  nous, 
ont  justifié  notre  confiance  ». 

A la  société  de  Pédiatrie  (séance  du  10  juin  1912)  Lance 
faisait  une  présentation  de  six  malades  traités  dans  le 
service  de  M.  Ombredanne  (avec  moulages,  photogra- 
phies, radiographies)  de  l’examen  de  ces  malades,  l’auteur 
tirait  les  conclusions  suivantes  : 


1°  Dans  un  grand  nombre  de  scolioses  fixées,  la  mé- 
thode d’Abbott  permet,  par  la  dérotation  et  le  modelage 
des  côtes,  de  faire  disparaître  la  gibbosité  et  de  créer  une 
véritable  hypercorrection  (gibbosité  du  côté  opposé)  qui 
sera  maintenue  longtemps. 

On  ne  laissera  revenir  le  malade  à la  rectitude  que  pro- 
gressivement ; 

2°  L’inflexion  latérale  de  la  colonne  vertébrale  est  plus 
difficile  à corriger  et  il  semble  que  dans  le  cas  de  défor- 
mation osseuse  notable  elle  soit  imparfaitement  obtenue  ; 

3°  La  correction  peut  se  maintenir  et  être  une  guérison 
définitive  (présentation  d’un  malade  redressé  en  octobre 
1912  et  guéri  depuis  janvier  1913  ; 

4°  Dans  le  cas  de  difformité  énorme  avec  effondrement 
complet  du  thorax  et  gibbosité  à angle  aigu,  la  méthode 
d’Abbott  permet  des  améliora tionsconsidérableset  rapides 
là  où  on  n’obtenait  auparavant  aucun  résultat. 


— 31 


Dans  un  article  de  la  Revue  d’ Orthopédie,  tout  récent 
puisqu’il  date  du  Ier  juillet  1913,  Grisel  désirerait  plus  de 
précision  dans  les  indications  de  la  méthode  et  de  plus 
nombreux  résultats.  Il  est  difficile,  en  présence  du  petit 
nombre  de  documents  actuellement  publiés  du  peu  de 
résultats  obtenus  et  de  leur  obtention  trop  récente,  de 
donner  des  conclusions  certaines. 

«...  Il  reste  donc  seulement  pour  nous,  dit  Grisel,  à la 
base  du  traitement  du  docteur  Abbott,  non  pas  un  prin- 
cipe, mais  un  fait  d’observation  journalière  qu’enseigne 
depuis  longtemps  M.  le  docteur  Kirmisson  et  qui  est  bien 
connu  de  tous  les  orthopédistes,  à savoir  que  dans  l'in- 
flexion du  tronc  en  avant,  la  courbure  latérale  du  rachis 
diminue  et  qu’on  peut  alors,  à côté  de  la  gibbosité  costale 
pathologique,  par  la  traction  du  membre  supérieur  du 
côté  opposé  et  la  rotation  du  tronc,  déterminer  l’appa- 
1 1 1 1 ou  d une  voussure  costale  opposée  physiologique. 
Mais  entre  cela  et  l’hypercorrection  de  la  scoliose  fixée 
du  ti oisieme  degré,  il  y a pour  nous  une  bien  grande 
distance  et  dans  notre  pratique  nous  ne  manquons  jamais 
de  soumettre  les  scoliotiques  à cette  épreuve  de  l’in- 
flexion antérieure  du  tronc  associée  à la  détorsion.  Si  la 
scoliose  est  purement  statique,  il  ne  reste  plus  rien  de 
la  voussure  primitive  et  elle  se  trouve  uniquement  du 
côté  où  il  plaît  de  la  produire;  si  la  scoliose  est  légère 
ou  moyenne  on  reconnaît  toujours  à côté  de  la  voussure 
arrondie  physiologique  que  l’on  détermine,  la  gibbosité 
costale  angulaire  primitive  du  côté  opposé;  enfin,  si  la 
scoliose  est  fixée,  on  ne  peut  justement  plus  produire 
la  rotation  inverse  nécessaire  et  la  voussure  costale  n’ap- 
paraît pas.  Ce  qui  persiste,  même  dans  les  cas  graves, 
et  ce  qui  donne  à la  scoliose  son  caractère  particulier’ 
c’est  une  mobilité  relative  de  ce  rachis  déformé,  qui  peut 


3-2  - 


encore  s infléchir,  s’incliner  latéralement  et  s’étendre. 
Pressé  par  des  lames  de  feutre  vers  la  fenêtre  du  corset, 
le  thorax  peut  y faire  saillie  par  son  côté  répondant  à la 


concavité  de  l’inflexion  vertébrale  primitive,  grâce  à une 
simple  inflexion  latérale,  sans  qu’il  y ait  nécessairement 
disparition  delà  gibbosité  costale  et  de  la  rotation  verté- 
brale de  la  scoliose  en  traitement  ». 


Nous  trouvons  ce  langage  très  sage.  Il  est  prématuré 
en  présence  du  peu  de  cas  traités  et  du  peu  de  temps 
écoulé  depuis  leur  guérison,  d’affirmer  que  la  scoliose  est 
vaincue  définitivement.  En  tous  cas  les  deux  morts  que 
l’inventeur  même  de  la  méthode  compte  dans  sa  pra- 
tique ne  sonl  pas  sans  venir  nous  émouvoir. 


Nous  avons  indiqué  que  les  observations  publiées 
étaient  rares  en  voici  deux  cas  traités  par  Abbott  (in 
Pou  ch  et). 


I.  Jeune  tille  de  13  ans  présentant  une  scoliose  dorsale 
droite  datant  de  la  première  enfance. 

Pas  de  traitement  antérieur.  On  applique  la  méthode 
d’Abbott  : un  appareil  plâtré  est  appliqué  et  maintenu  en 
place  pendant  deux  mois. 

L’hypercorreclion  est  acquise  et  la  scoliose  dorsale 
droite  s’est  transformée  en  scoliose  dorsale  gauche. 

On  fait  pratiquer  à la  jeune  fille  des  exercices  de  gym- 
nastique alternant  avec  le  port  d’un  appareil  amovible. 
Très  rapidement  la  colonne  vertébrale  revient  à la  posi- 
tion normale  qui  se  conserve. 


II.  Le  deuxième  cas  concerne  un  homme  de  34  ans, 
présentant  depuis  l’àge  de  11  ans,  c’est-à-dire  depuis 


23  ans,  une  scoliose  dorsale  droite  très  prononcée,  avec 
énorme  déformation  costale. 

Cette  scoliose  fut  traitée  sans  succès  à l’àge  de  15  ans 
par  la  gymnastique,  et  de  17  à 20  ans  par  des  appareils 
plâtrés. 

Un  plâtre  est  appliqué  suivant  la  nouvelle  méthode  : 
le  redressement  est  â moitié  obtenu  sur  la  table  spéciale. 
Après  deux  mois  et  demi  le  plâtre  est  enlevé,  il  y a de 
l’hypercorrection.  Appareil  amovible,  massages  et  gym- 
nastique. La  guérison  se  maintient. 

Le  docteur  Fouchet,  qui  rapporte  ces  deux  cas  avec  un 
exposé  technique  de  la  méthode,  avoue  être  un  partisan 
convaincu  de  ce  mode  de  traitement  des  scolioses  : « or, 
nous  voici  entrés  dans  une  ère  nouvelle  : la  scoliose,  à son 
tour,  va  cesser  d’être  cette  maladie  terrible,  redoutée 
entre  toutes,  et  des  médecins  et  des  familles  : cela  grâce  â 
la  méthode  d’Abbott. 

Cette  méthode  s’est  heurtée  à une  grande  majorité 
d’incrédules  et  même  de  détracteurs  ; mais  elle  a trouvé 
aussi  d’enthousiastes  partisans — dont  nous  sommes. 

Au  début,  nous  devons  l’avouer,  nous  en  avons  essayé 
avec  quelque  scepticisme  ; mais,  dès  nos  premiers  essais, 
nous  avons  été  impressionné  par  nos  résultats.  Nous 
pouvons  affirmer  que,  jamais  jusqu’ici,  aucune  méthode 
ne  nous  a donné  aussi  bien.  Nous  avons  obtenu,  en  quel- 
ques semaines,  ce  que  nous  n’avions  pas  pu  obtenir  après 
des  années  de  traitement  ». 


CONCLUSIONS 


I. — La  méthode  d’Abbott  est  destinée  à redresser  les 
scolioses  graves  même  anciennes  et  fixées. 

IL  — «On  peut  dire  d’une  façon  générale  qu’elle  s’a- 
dresse à tous  les  cas  de  scoliose  grave,  vis-à-vis  desquels 
la  gymnastique  et  le  massage  échouent  complètement. 
C’est-à-dire  qu  elle  s’adresse  surtout  aux  scolioses  du 
He  degré  (torsion  avec  voussure  costale  (Calvé  . » 


111.  — Elle  repose  sur  le  principe  suivant  : En  faisanl 
incliner  le  tronc  en  avant,  la  rotation  des  vertèbres  peu! 
se  corriger  facilement  en  tirant  en  avant  l’épaule  du  côté 
opposé  a la  saillie  des  cêtes  et  en  pressant  fortement  sur 
cette  saillie. 

^ • Ou  utilise  pour  cela  un  cadre  métallique  spécial. 
Le  malade  est  placé  dans  ce  cadre,  les  membres  inférieurs 
fortement  relevés.  Le  tronc  est  placé  sûr  un  hamac  dont 
les  bords  sont  inégalement  tendus,  ce  qui  oblige  cette 
partie  du  corps  à s’enrouler  sur  elle-même. 

L hypercorrection  est  ainsi  obtenue. 


— 36  — 


V.  - Un  appareil  plâtré,  placé  à ce  moment,  saisit 
et  fixe  cette  hypercorre.ction.  Cet  appareil  est  fenêtré  du 
côté  ou  se  trouvait  la  gibbosité  costale  pour  permettre 
de  comprimer  celle-ci  méthodiquement  à l’aide  de  lames 
de  feutre. 

VI.  — Le  malade  peut  marcher  avec  son  appareil  qui 
lui  esl  enlevé  au  bout  de  six  semaines.  A ce  moment  la 
scoliose  est  du  côté  opposé.  On  n’a  alors  qu’à  faire  por- 
ter un  corset  amovible  en  celluloïd  et  à faire  exécuter  des 
mouvements  de  gymnastique. 

Vil.  — Quels  sont  les  résultats  de  cette  méthode? 

Elle  a suscité  beaucoup  d’enthousiasme  et  aussi  beau- 
coup d’incrédulité.  Ce  sont  les  faits  seuls  qui  nous  mon- 
treront ce  que  vaut  la  méthode  d'Abbott.  Il  faut  se  garder 
du  scepticisme,  ennemi  de  tout  progrès,  aussi  bien  que 
de  l’enthousiasme  excessif.  La  méthode  est  de  date  trop 
récenle  pour  qu’une  conclusion  nette  puisse  se  formuler. 
Les  photographies  de  cas  traités  sont  remarquables  et 
nous  incitent  à étudier  ce  nouveau  mode  de  traitement, 
mais  il  est  nécessaire  d’agir  avec  prudence  puisque  l’au- 
teur de  la  méthode  compte  deux  décès. 


♦ 


BIBLIOGRAPHIE 


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New  York,  Méd.  Jour.,  21  janvier  1911  et 
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méthode  d’Abbott.  Revue  d’orthopédie,  l*r  juil- 
let 1913. 


Vu  et  permis  d’imprimer  : 
Montpellier,  le  18  juillet  1013 


Vu  et  approuvé  : 
Montpellier,  le  18  juillet  1913. 
Le  Doyen , 

MAIRET. 


I.e  Recteur, 

Ant.  BENOIST. 


SERMENT 


En  présence  des  Maîtres  de  celle  Ecole , de  mes  chers  con- 
disciples, et  devant  l'effigie  d'Hippocrate,  je  promets  et  je  jure , 
au  nom  de  l'Etre  suprême,  d’être  fidèle  aux  lois  de  l’honneur 
et  de  la  probité  dans  l’exercice  de  la  Médecine.  Je  donnerai 
mes  soins  gratuits  à l’indigent,  et  n'exigerai  jamais  un  salaire 
au-dessus  de  mon  travail.  Admis  dans  l’intérieur  des  maisons, 
mes  yeux  ne  verront  pas  ce  qui  s’y  passe  ; ma  langue  taira  les 
secrets  qui  me  seront  confiés,  et  mon  état  ne  servira  pos  à 
corrompre  les  mœurs  ni  à favoriser  le  crime.  Respectueux  ei 
reconnaissant  envers  mes  Maîtres,  je  rendrai  à leurs  enfants 
l’instruction  que  j'ai  reçue  de  leurs  pères. 

Que  les  hommes  m'accordent  leur  estime  si  je  suis  fidèle 
à mes  promesses  1 Que  je  sois  couvert  d’opprobre  et  me 
prise  de  mes  confrères  si  j’y  manque  !